Que reste-t-il de vous sans l'attention ou le regard des autres?
- monicchabot
- 12 août
- 4 min de lecture

À la fin de la dernière publication de ce blog, j’ai mentionné que je m'efforcerais de répondre à la question : Que reste-t-il de vous (nous) sans le regard des autres? Voici le résultat de mes réflexions…
Quoique le nouveau-né, qui n'est pas touché, ou presque, puisse se laisser mourir, l'adulte lui peut potentiellement s'isoler et mourir d'ennui. Nous avons donc tout avantage à tenter de répondre à cette dernière question.
Il est indéniable que l'homme a un besoin fondamental d'amour et d'appartenance pour évoluer. (1) Besoin que l’on ne peut nier si notre but est d’apprendre à vivre en harmonie avec soi et les autres. J'ai donc pris le temps de méditer et de réfléchir à cette question.
Après quelques jours à considérer celle-ci, j'ai ressenti un grand vide, alors que ma première réaction a été d'avoir enfin la possibilité de percevoir la véritable nature de qui je suis.
Si nous combinons cette première question avec la suivante : À quoi ressemblerait de vivre sans résistance? Nous ouvrons un espace de réflexion qui nous mènera dans les profondeurs de qui nous sommes. C'est en tout cas ce qui s'est passé pour moi.
Vous comprendrez qu'il ne s'agit pas de conceptualiser ces questions, mais de les vivre et de les actualiser.
En ce qui me concerne, la description la plus magnifique à la première question qui a le plus résonné en moi pendant ma recherche est :
“...permettre de littéralement disparaître dans une simplicité absolue...
est un état d’éveil simple et naturel.” (2)
C'est à ce moment-là que nous avons la capacité de voir notre véritable essence, et l'opportunité de vivre sans aucune résistance. Du moins, essayez.
En mil neuf cent quatre-vingt douze, lors du saut dans le vide en m’exilant au Costa Rica, je savais que j’allais mourir pour renaître à autre chose. Pourtant, je n'avais aucune idée de ce que cette autre chose impliquait. Et en deux mille seize, une pensée a commencé à m'envahir : j'ai l'impression que je vais mourir bientôt. Sentiment que j'ai partagé avec une amie de longue date. Un sentiment bizarre et persistant qui est devenu mon meilleur compagnon.
Si nous sommes sûrs que nous allons mourir, il est compréhensible de vouloir vivre au maximum, n'est-ce pas?
Certitude qui est devenue le moteur pour apprendre à mieux vivre. C’est-à-dire que je vois aujourd’hui ce sentiment comme ayant été un autre voile qui s'est levé, me permettant de mieux “percevoir” l’essence même de la vie.
La façon de vivre cette "nouveauté" a été pour moi, par exemple, d'inscrire et d'imprimer en moi l'idée d'abondance et de joie. Pas ce que la plupart des gens entendent par abondance cependant, soit l’abondance financière. Mais bien l’abondance de savoir qui on est, tout en sachant que je ne manquerai de rien. Cela, malgré les obstacles qui ne manqueront pas de se présenter dans ma vie, pour me permettre d'évoluer.
Récemment, en me posant cette question fondamentale : que resterait-il de moi sans le regard de l'autre? - J’ai pu, une fois de plus, constater que la solitude est un produit de notre pensée. Le fait d'être seul ne veut pas dire que nous sommes seuls, car même des personnes mariées peuvent parfois éprouver un sentiment de solitude. Par manque de communication et de connexion avec l'autre. Cela peut également nous conduire à penser que si l'autre ne prête pas attention à moi, je n'existe pas ou plus, comme si le miroir de l'autre est la seule manière de vivre son épanouissement.
Même si le miroir de l'autre favorise parfois l'éveil, il est tout aussi crucial d'avoir un regard intérieur sur soi pour progresser.
En tant qu'êtres humains, il est essentiel que nous apprenions à vivre ensemble. Le contact avec autrui est presque constant dans nos vies. On n'y échappe pas. Choisir de ne pas entrer en contact avec l'autre devient un choix personnel, même si plusieurs perçoivent leur solitude comme imposée par la société ou les autres. Dans ces circonstances, il serait plus approprié de parler de sentiment de “rejet" plutôt que de sentiment de "solitude".
Le rejet ne se limite pas à celui de l'autre envers nous, mais aussi au rejet de soi-même. Autrement dit, nier ou ignorer les opportunités d'établir une meilleure connexion avec soi et l'autre. Choisir d'aller vers l'autre demande de l'effort de notre part. La détermination à vivre.
Il arrivera souvent que cet effort soit précédé par un regard qui a été d'abord tourné vers soi. Ce regard nous amène à une perception plus globale de ce qu'est un être humain en voie d'évolution. Ce qui nous amène de nouveau à la première interrogation…
Que reste-t-il de moi (ou de vous) sans l'attention ou le regard des autres? Ma réponse à ce jour est …
Rien de tout cela, de tout ce que ma pensée puisse exprimer, sauf l'essence sous-jacente de celle-ci et de ce qui se trouve dans l'instant présent. Pour le dire autrement, la disparition de ma pensée et de celle de l'autre laissera la place à l'infini, au vide. Non pas d’un vide effrayant, mais de l’émergence d'une existence sans limite.
Une pensée qui m’est joyeuse.
Selon la pyramide des besoins de Maslow.
Adyashanti, en français sur Youtube - Se connecter à l’essentiel suivi de - L'expérience de l'immédiateté de l'être.
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